Treize siecles de trafic ininterrompu
On peut estimer à 7 400 000 le nombre de personnes
déportées à travers le Sahara entre le VIIe et le
début du XXe siècle. A quoi il faut ajouter 1 565 000 captifs
décédés au cours du voyage et 372 000 autres demeurés
en bordure du désert ou dans les oasis.
On arrive ainsi, pour le Sahara, à un chiffre
de 9 337 000 esclaves. Dans les régions proches de la mer Rouge
et de l'océan Indien, 8 millions de personnes environ auraient
été transférées. Soit un total de plus de
17 millions d'esclaves.
Outre l'ampleur de ce commerce, sa longévité (treize siècles,
sans interruption) est exceptionnelle.
C'est au XIXe siècle que les traites orientales atteignirent leur
maximum d'intensité, à l'époque où de nombreuses
guerres saintes (jihads), pourvoyeuses en captifs, secouaient l'Afrique
occidentale et où l'essor du système de la plantation à
Zanzibar (alors premier producteur mondial de clous de girofle) suscita
d'importants flux négriers.
Mais on peut parler de traite dès le VIIe siècle, lorsque
se constitua un vaste empire musulman. L'esclavage était alors
une institution bien établie dans l'empire, dont l'extension accrut
les besoins en main-d'œuvre.
La loi musulmane interdisant d'assujettir les musulmans, il fallut faire
venir les captifs d'autres régions, situées au sud du Sahara.
OlivierPétré-Grenopuilleau . L'histoire
- octobre 2003
|