LE DESTIN DES REVOLUTIONS NOIRES (Le grand livre de l'esclavage - Gérard Thélier ,Pierre Alibert )

Récits mythiques dans les plantations, entretenant l'espoir de certains esclaves, et l'inquiétude de leurs maîtres, les républiques fondées par d'anciens esclaves ont elles-aussi
jalonné l'histoire de l'esclavage.La république de Zambie par exemple, et surtout la république de Palmarès, cité jaillie au cœur de la forêt brésilienne au XVIIe siècle, et dont les fondateurs sonr des esclaves fugitifs. Elle résistera pendant plus de cinquante ans à plusieurs expéditions armées. En 1754, Saint-Domingue voit surgir avec Markandal un mouvement d'une autre ampleur. Musulman originaire de Guinée, cet esclave marron s'appuie sur sa réputation de sorcier et d'invulnérabilité pour soulever les esclaves contre l'oppresseur blanc. Créateur d'une esquisse de république marronne, il résistera jusqu'en 1760 aux offensives menées contre lui. Condamné à être brûlé vif, il s'arrache du bûcher en flammes, accréditant ainsi la légende de son immortalité.
Le 15 Août 1791, un autre esclave en fuite, Boukman, fait prêter serment à quelques centaines de ses frères, au cours d'une cérémonie vaudou, d'entreprendre une révolte sacrée contre les Blancs. Le mouvement profite de l'agitation créée par les débats autour de l'abolition, de la lutte de nombreuses factions entre elles, et des appétits de trois nations étrangères : les Etats-Unis, l'Espagne et l'Angleterre..
Mais cette révolte anarchique et sanglante va se transformer en véritable guerre de libération et d'indépendance sous l'impulsion d'un homme providentiel : Toussaint Louverture.
L'homme, quoique chétif au point d'avoir été surnommé "Bâton-Fatras", a une incontestable envergure. Il a appris à lire et à écrire, quoique sans orthographe. Participant à la révolte dès ses débuts, il a le trait de génie politique d'abandonner les alliances contractées avec diverses factions et puissances étrangères pour rallier la République Française, et son représentant envoyé de la Convention, le commissaire Sonthonax. Celui-ci vient de proclamer de -propre chef l'abolition de l'esclavage. Côte à côte, ils luttent pour reprendre le contrôle de l'île. En 1795, la Convention élève Toussaint Louverture au grade de général de brigade. Deux ans plus tard, il est général en chef, et chasse les Anglais de leurs places fortes. En 1801, il réunifie l'île, entrant dans la capitale espagnole, Santo-Domingo, à la tête de vingt-cinq mille hommes.
Mais ce pouvoir, et l'homme, déplaisent au premier consul Bonaparte. Celui-ci envoie, fin 1801, le général Leclerc pour reprendre Saint-Domingue. Capturé en Juin 1802, Toussaint Louverture est emprisonné en France, au fort de Joux (Jura), où il meurt en Avril 1803.
Ses lieutenants, Jean-Jacques Dessalines et Henri Christophe, poursuivront victorieusement la lutte à la tête de son armée. Le 1er Janvier 1804, l'indépendance de Saint-Domingue, devenue Haïti, est proclamée.

 

Massacre des francais à Saint-Domingue
 
Les soldats de l'independance
 
La fin de Toussaint Louverture

 

 

 

 

 

 

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