VIOLENCE ET CRUAUTE

A l'ombre de leurs plantations, les colons ont fait preuve d'une inventivité barbare sans précédent, dans une liberté absolue. Les maîtres ne menacent pas : ils blessent, ils mutilent, ils tuent.

Les plantations étaient une sorte de laboratoire de la violence. Les propriétaires et les procureurs ont un pouvoir absolu qui élargit les frontières de la cruauté. Ils pouvaient presque tout essayer : agression sadique, tortures, assassinats, massacre collectif, sans avoir à se justifier. Le Code noir n'a jamais visé à être une défense des esclaves, comme on le croit trop souvent. Les détenus esclaves étaient sans défense aux prises avec toutes les subtilités de cruauté émanant soit des colons, soit de leurs femmes, soit de leurs enfants, soit de tous les autres Blancs. Ajoutons la sous-alimentation et le surmenage imposés aux femmes et aux hommes. « La plupart des habitants les nourrissent mal et les font travailler au-delà de leurs forces pour faire plus de revenus... » (Fénelon, Gouverneur de la Martinique, Lettre au Ministre de la Marine du 11 avril 1764). « Les négresses enceintes, on les fait travailler dans cet état jusqu'au dernier moment avec rigueur et souvent on les maltraite » (Ibid.). - Si les négresses se font souvent avorter, c'est presque toujours la faute de leurs maîtres » (Milliard d'Auberteuil, 1776). Dans les colonies approvisionnées régulièrement par les navires négriers, certains propriétaires avaient la possibilité parfois de dispenser du travail leur enfant naturel. En Guadeloupe ou en Guyane où l'approvisionnement était très irrégulier, les enfants étaient soumis pour la plupart aux rigueurs du travail esclavagiste. Les détenus subissaient en outre, hommes et femmes, l'exploitation sexuelle des colons. La société esclavagiste se produisait et se reproduisait sans le concours des géniteurs-mâles-nègres.

(source: De l'Oubli à l'Histoire - Oruno D.Lara )

 

 

 

 

 

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