Cachot et sévices horribles à la Guadeloupe

... Chez le planteur P... , un nègre gravement malade est mort dans l'hôpital, une main et un pied enferrés à la barre. Ce même planteur a fait mourir sous les coups une négresse nommée Thérésine.

Il a forcé deux de ses esclaves, Hélène et Janvier, à manger les chiques qu 'il les contraignait à retirer de leurs pieds avec les dents. Les chiques sont des insectes qui s'introduisent dans les pieds et y forment des plaies dont la vue seule cause le plus profond dégoût. Hélène est morte quelques jours plus tard après avoir reçu quatre-vingts coups de fouet. Elle a été enterrée sans cercueil, avec un collier à branches au cou. Quant au planteur P... il se promène à la barbe des gendarmes, malgré le mandat d'amener décerné contre lui; on ne veut pas l'arrêter.


...Un nommé T.L.... est poursuivi pour ses crimes. Il est accusé d'avoir tué un enfant par des châtiments excessifs, cassé la jambe à un de ses esclaves à coups de bâton, d'avoir enterré un de ses esclaves avec des fers pendant qu'il respirait encore et malgré les observations des nègres chargés de le mettre dans le trou, d'avoir renfermé plusieurs de ses esclaves dans deux coffres qui ressemblaient à de véritables tirelires: l'esclave, une fois couché, ne pouvait plus se relever. L’air passait par une fente. On a trouvé chez lui des cages enfer entourées de pointes de fer. L'esclave y était placé, et ne pouvait se retourner sans éprouver les souffrances les plus atroces...

L'Abolitioniste Français, (1847)


(René BELENUS - L'esclavage en guadeloupe et en martinique du XVIIe au XIXe siecle - éditions Jasor )

 

 

 

 

 

 

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