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LES NEGRIERS EN TERRES D'ISLAM
la premiere traite des Noirs VIIe - XVIe siècle Jacques Heers
Les pays du Niger, Mali et Songhaï
Le premier souverain musulman du Mali fut sans doute Soundiata Keita.
Fils d'une mère magicienne, il avait passé sa jeunesse dans
le royaume de Méma (au nord de Djenné) et avait souvent
fréquenté des marchands arabo-berbères. Conversion
ambiguë : les chroniqueurs, qui le montrent vêtu « des
habits de grand roi musulman », célèbrent aussi ses
pouvoirs magiques. Toujours est-il que son fils et successeur, Mansa Ouïe,
fit bien le pèlerinage à La Mecque .
Le royaume du Mali, qui s'étendait de Gao à l'embouchure
de la Gambie, contrôlait le trafic de l'or. Il connut son apogée
sous le règne de Mansa Mousa (1309 ou 1312à 1332 ou 1337),
musulman, homme d'Etat remarquable, célèbre pour ses largesses
et sa magnificence, dont la réputation s'est étendue bien
au-delà des pays d'islam, au point de le voir figurer, très
tôt, peu de temps après sa mort, sur la carte catalane de
Dulcert (1339) et, plus tard, sur celle de Cresques (1375). Dès
1360 ou environ, ce royaume entra dans une sombre anarchie, attaqué
par ses vassaux, en particulier, l'an 1400, par les Mossis. En 1433, les
Touaregs se rendirent seuls maîtres de l'oasis de Oualata, grand
carrefour de routes, et le roi du Songhaï, Sonni Ali, s'empara de
Tombouctou en 1468 et de Djenné en 1480.
L'empire du Songhaï prit effectivement le relais, sous la dynastie
des Chi ou Sonni (1275-1493), illustrée surtout
par Sonni Ali (1464-1492), grand chef de guerre, victorieux de plus de
quinze campagnes, puis sous celle des Askias (1493-1591), fondée
par Mohammed qui imposa un strict respect de l'islam et célébra
sa victoire par un fastueux pèlerinage.
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