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LES NEGRIERS EN TERRES D'ISLAM
LA CHASSE A L'HOMME CHEZ LES NOIRS
La guerre sainte en Afrique
la premiere traite des Noirs VIIe - XVIe siècle
Jacques Heers
Maîtres de l'Egypte, les musulmans n'ont pas aussitôt lancé
de fortes armées vers le sud où la conquête des vastes
territoires de la haute vallée du Nil s'avérait certainement
très difficile. Plus à l'ouest, conduire d'importantes forces
de cavaliers à travers les déserts du Sahara semblait une
aventure encore plus hasardeuse. Aussi les attaques vers l'Afrique noire
se sont-elles, pendant longtemps, limitées à des expéditions
sans vrais lendemains, pour seulement reconnaître les peuples, situer
les étapes et les points d'eau et, avant tout, ramener sur les
marchés des troupes d'esclaves razziés à la hâte.
De véritables conquêtes ne furent entreprises que plus tard,
plusieurs siècles après la mort de Mahomet, et seulement
en deux secteurs, aux marges orientales et occidentales du Sahara, là
où la pénétration semblait peut-être moins
ardue, moins semée d'embûches, les routes plus tôt
et mieux reconnues, là aussi où les chefs de guerre pouvaient
s'appuyer sur un pouvoir fort, sur des souverains ambitieux, et disposer
de forces armées considérables. D'une part, contre le royaume
chrétien d'Ethiopie, que les hommes d'Occident nommaient le royaume
du « prêtre Jean », à partir de l'Egypte par
la vallée du Nil et à partir de l'Arabie par la mer Rouge.
D'autre part, à l'ouest, où le royaume musulman du Maroc
fut, en deux moments il est vrai séparés par de longs siècles,
assez fort et animé d'une extraordinaire volonté d'expansion
pour risquer ses troupes dans une longue et terrifiante entreprise : plus
de cent jours de marche au-delà de Marrakech, dont cinquante au
moins à travers le désert.
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