Algerie

En Algérie, les importations n'ont pas été aussi considérables qu'au Maroc. Elles sont difficiles à apprécier, car les chiffres recueillis sont assez différents les uns des autres.

En 1845, un rapport du 2e Bureau français estimait aux environs de 8 000 le nombre total d'esclaves noirs présents sur l'ensemble du territoire, la plupart provenant du Bornou et du Haoussa. Ce montant s'élevait à 18 329 dans un autre rapport établi trois ans plus tard à l'occasion de l'abolition de l'esclavage, le nombre d'individus jusqu'alors annuellement importés se fixant à 3 28213. Mais ce chiffre est plutôt suspect ; il est beaucoup trop précis pour constituer une moyenne et, à ce taux, la population servile aurait dû être nettement plus importante. On ne peut donc en retenir que le fait d'introductions d'esclaves à un niveau plus bas que celui d'autres régions.
Après 1848, elles cessèrent à peu près complètement dans les territoires contrôlés par l'administration française. Elles se poursuivirent par contre plus au sud, en particulier au Mzab et à Ouargla qui jouaient depuis longtemps le rôle de centres de redistribution. Les marchands mzabites allaient s'approvisionner au Touat, tandis que Ouargla recevait principalement ses produits par l'intermédiaire des nomades Chaamba, ses voisins, qui se rendaient à cet effet à Ghadamès. Vers 1880, les introductions annuelles d'esclaves au Mzab étaient encore estimées à un millier d'après un observateur, entre 1 500 et 2 000 d'après un autre. Ces chiffres, là encore, nous paraissent exagérés, car les débouchés vers le nord se trouvaient pratiquement fermés. De toute façon, ils tombèrent quelques années plus tard, quand l'autorité française s'étendit sur cette région, pour se réduire à un petit trafic de contrebande.

 

 

 

Francois Renault et Serge Daget - Les traites negrieres en afrique - editions Karthala

 

 

 

 

 

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